Lundi 7 juin 2010 à 22:44
J'ai appris à me taire, aussi étonnant que cela paraisse. J'ai changé, sous son influence et grâce à cette relative prise de recul.
J'ai un secret, bien à l'abri des tempêtes, cloisonné dans un bocal. Un rêve. Un rêv-alité ne prenant vie qu'une fois la nuit tombée.
Je me demandais tout à l'heure comment j'arrive à gérer cela... Je l'accepte et bien pire, je ne souhaite plus que ça. La lumière l'éblouirait.
Seule la lumière pourrait défaire nos repères secrets.
Le silence que je m'impose n'a pas été facile à établir. Elle sait ce qu'il en était, avant; ce que je ressentais. Une fenêtre a été ouverte sur mes sentiments et elle y a tout vu. Elle en a même vécu la force et la rage. Aujourd'hui, elle a voulu savoir. Elle m'a demandé, puisque cela fait bien longtemps que nous n'avions plus abordé le sujet, comment je le vivais. Je lui ai répondu que je le vivais bien, que tout allait bien. Je pense ne lui avoir menti qu'une fois. Je lui ai menti pour préserver ce rêve, éviter au bocal une chute fatale.
J'ai retrouvé mon sentier après m'en être éloignée. La vie ne me semble que rarement imprévisible. J'ai beau rêvé d'aventures, de voyages éternels, pourtant je suis toujours là. La vie suit son cours. Je me sens lâche, je m'éteins peu à peu. Je crains que bientôt le bocal se laisse envahir, qu'il se laisse contaminer comme mon esprit par le poids d'une voie choisie par élimination. On s'habitue...
Reste l'envie, violente, brulante et incendiaire. Face à ce soucis, nous sommes démunis.
J'essaie de le dire, j'essaie de lui faire parvenir mais mes pensées restent inaccessibles.
L'imprévisible, le voilà. Je ne savais pas, je n'y avais même jamais pensé.
Je me sens à nouveau seule. Le temps passe et toujours ce poids qui me tire vers le bas. Le temps passe et sa course effrénée semble ne jamais décélérer. Il m'échappe et je perds cette attention des premiers jours, celle qui me permettait de ne pas en perdre une miette. Je me referme.
Quelque fois, il me manque.
Pourvu que la tienne, Oh mon amour, croise la mienne tous les jours.
Aucune promesse n'a lieu d'être, elle viendrait tout gâcher. Aucune promesse ne sera faite sans le risque de tout banaliser. Je nourris pourtant l'espoir qu'elles se croisent le plus souvent possible. Je rêve tout de même d'un refuge, d'un bocal incassable, intemporel.